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Que s’est-il réellement passé en fin de semaine dernière à Racak, où quarante-cinq personnes ont trouvé la mort? La version rapportée par des témoins albanais, selon laquelle il s’est agi d’un massacre perpétré froidement par les forces serbes contre des personnes désarmées, laisse certaines questions sans réponse. Les Serbes affirment que les victimes étaient des militants de l’Armée de libération du Kosovo morts au cours des combats, mais ils continuent de refuser toute enquête internationale sur les événements. L’OTAN a entendu, mercredi 20janvier à Bruxelles, le rapport de ses deux plus hauts responsables militaires. Les deux généraux n’ont pas obtenu du président Milosevic qu’il revienne sur la décision d’expulser William Walker, le chef de la mission de vérification de l’OSCE, ni qu’il autorise le TPIY à enquêter sur Racak.
ParCHRISTOPHE CHATELOT
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Le massacre de Racak n’est-il pas trop parfait? De nouveaux témoignages recueillis, lundi 18janvier, par Le Monde, jettent un doute sur la réalité de l’horrible spectacle des corps entassés de dizaines d’Albanais qui auraient été sommairement exécutés par les forces de sécurité serbes dans la journée de vendredi. Ces victimes ont-elles été exécutées à froid, comme le dit l’UCK, ou bien tuées au combat, comme l’affirment les Serbes?
Selon la version recueillie et diffusée par la presse et les observateurs de la mission de vérification au Kosovo (MVK) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le massacre a lieu, le 15janvier, en début d’après-midi. Des policiers serbes «cagoulés» pénètrent dans le village de Racak bombardé depuis le matin par des blindés de l’armée yougoslave. Ils enfoncent les portes des habitations, pénètrent dans les maisons, intiment l’ordre aux femmes d’y demeurer pendant qu’ils poussent les hommes à la sortie du village pour les exécuter tranquillement d’une balle dans la tête non sans en avoir préalablement torturé et mutilés quelques-uns. Les Serbes, diront même certains témoins, exécutaient leur basse besogne en chantant, avant de quitter les lieux vers 15h30.
Le récit de deux journalistes de la télévision Associated Press TV (APTV), qui ont filmé l’opération policière de Racak, contredit ce récit. Lorsqu’à 10heures, ils entrent dans la localité dans le sillage d’un véhicule blindé de la police, le village est presque désert. Ils progressent dans les rues sous le feu de tireurs de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) embusqués dans les bois qui dominent le village. Ces échanges de tirs dureront tout le temps de l’intervention, avec plus ou moins d’intensité. C’est dans les bois qu’a lieu l’essentiel des combats. Les Albanais qui ont fui le village dès les premiers tirs d’obus serbes, à l’aube, ont tenté d’y trouver leur salut. Là, ils sont tombés sur des policiers qui ont pris le village à revers. L’UCK est prise en tenailles.
Ce que les policiers attaquent violemment, vendredi, c’est une place forte des indépendantistes albanais de l’UCK. La quasi-totalité des habitants ont fui Racak durant la terrible offensive serbe de l’été 1998. A quelques exceptions près, ils ne sont pas revenus. «Seules deux cheminées fument», remarque un des deux journalistes d’APTV.
L’opération serbe n’est donc pas une surprise, ni un secret d’ailleurs. Au matin de l’attaque, une source policière donne un tuyau à APTV: «Venez à Racak, il se passe quelque chose.» Dès 10heures, l’équipe est sur place, aux côtés des policiers; elle filme depuis une crête surplombant le village puis dans les rues dans le sillage d’un véhicule blindé. L’OSCE est également prévenue de l’action. Deux équipes, au moins, d’observateurs internationaux assistent aux combats depuis une hauteur d’où ils aperçoivent en partie le village. Ils pénétreront dans Racak peu après le départ des policiers. Ils s’enquièrent alors de la situation auprès de quelques Albanais, insistent pour savoir s’il y a des civils blessés. Vers 18heures, ils redescendent quatre personnes – deux femmes et deux vieillards – très légèrement blessés vers le dispensaire de la ville voisine de Stimje. Les vérificateurs se disent alors «incapables d’établir un bilan de cette journée de combats».
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